Catégorie 5, 6 ou 7, ces termes ne vous sont sûrement pas étrangers. Aujourd’hui, de plus en plus de produits électroniques pour l’audio/vidéo, le multimédia et le contrôle dispose d’une connexion réseau, pour communiquer ensemble et pour communiquer avec le web. Les câbles Catégorie 5, 6 et 7 constituent l’épine dorsale d’un tel réseau.
De quoi est constitué un câble réseau ?
Le câble réseau contient quatre paires de 24 AWG / 0,51 mm de diamètre (Catégorie 5) ou 23 AWG / 0,57 mm de diamètre (Catégorie 6 et 7). Chacune de ces paires est torsadée. Les quatre paires sont encapsulées dans la gaine, avec ou sans séparateur plastique au centre.
Chaque fil peut être monobrin ou multibrins, c’est à dire constitué d’un simple fil ou d’une myriade de petits fils. Les cordons patch que l’on achète tout fait sont souvent multibrins en catégorie 5. Lorsque l’on achète le câble au mètre, celui-ci est la plupart du temps monobrin. Le multibrin est moins performant que le monobrin et ne doit pas être utilisé pour des longueurs supérieures à 30 mètres.
A chaque bout du câble on retrouve une prise où les huit fils sont positionnés cote à cote, c’est la fameuse prise RJ45 et ses huit connexions. La prise est identique dans son utilisation pour toutes les catégories, mais l’intérieur est différent du fait de l’épaisseur plus importante des fils dans un câble catégorie 6/7. Lorsque vous réalisez vos propres cordons avec du câble au mètre et des connecteurs, attention à ce point important. Notez que l’on peut réaliser des câbles sur mesure seulement avec du monobrin ! Le multibrins doit être utilisé avec des prises RJ45 femelles (murales ou à clipser type Keystone) et autres platines de brassage en rack équipées de connexion type punch-down.
Les connecteurs EZ-RJ45 qui existent pour les câbles catégories 5 et 6
Des connecteurs universels spécifiques pour la catégorie 6
Le connecteur RJ45
Les huit fils dans le connecteur RJ45 peuvent se ranger de deux façons, selon deux normes établies : 568A et 568B. A l’origine, la première était dédiée aux applications de téléphonie et la seconde aux données. Aujourd’hui, le 568B est quasiment généralisé.
Cependant, l’utilisation de l’une ou l’autre des normes n’a aucune incidence sur la qualité ou la performance du câble final. Il faut simplement utiliser celle que l’on a choisi dans toute l’installation, car elles sont incompatibles entre elles : on ne peut pas les mixer dans un même réseau.
Lorsque vous arrivez sur un chantier où l’électricien s’occupe de la réalisation des prises, précisez-lui bien que vous attendez du 568B. Mais n’oubliez pas quand même de vérifier avant tout branchement que le 568B a été respecté sur toutes les prises du bâtiment !
Testeur Fluke MicroScanner²
Pour cela, nous vous conseillons de vous équiper d’un testeur comme celui que vous voyez ci dessus. Il vous affichera le câblage, vous indiquera si des paires sont inversées, si les câbles sont mal sertis dans les prises, si le blindage n’est pas relié, et même la longueur totale du câble.
Blindé ou pas blindé ?
En plus des éléments cités précédemment, on peut trouver un blindage dans les câbles réseau. Le fait qu’un câble soit blindé ou non, et son mode de blindage, est expliqué par des sigles que l’on doit trouver dans les caractéristiques de chaque câble.
- UTP : Unshielded Twisted Pair, le câble ne possède aucun blindage
- FTP : Foiled Twisted Pair, la gaine possède un blindage intérieur qui entoure les quatre paires
- STP : Shield Twisted Pair, chaque paire est blindée individuellement
- SFTP ou SSTP : Shield Foiled Twisted Pair, associe les blindages FTP et STP, chaque paire est blindée et un blindage supplémentaire entoure les quatre paires blindées
Dans le domaine informatique, le blindage n’est pas une nécessité. C’est bien sûr un plus pour éviter d’attraper les parasites environnants. Lorsque les câbles passent dans les cloisons, si on les installe correctement, c’est-à-dire au moins à 20 cm des câbles de courant et en les faisant croiser tout autre câble à 90°, il ne devrait y avoir aucun problème. Mais il reste dans tous les cas plus sûr d’utiliser du câble blindé lorsque l’on ne maîtrise pas l’environnement.
En catégorie 6, contrairement à la catégorie 5, les connecteurs sont également blindés et sont reliés au blindage qui englobe les quatre paires. Lorsque vous réalisez vos propres câbles n’oubliez pas de bien relier le blindage.
Un câble FTP ou STP utilisé dans des conditions classiques devrait satisfaire toutes les installations haut de gamme. Un câble UTP suffira pour un réseau informatique classique si l’on a bien soigné sa mise en œuvre.
Les différentes catégories
Tout a commencé par le câble de catégorie 3 (Cat3) capable de transmettre du 10 Mbps par seconde. C’est-à-dire qu’avec un accès Internet à 20 Mbps par exemple, le câble limiterait de lui-même le débit Internet ! Le catégorie 4 (Cat4) peut monter lui jusqu’à 16 Mbps. Ce n’est toujours pas suffisant, et heureusement que la technologie a évolué.
Le catégorie 5 (Cat5) permet de faire passer 100 Mbps, ce qui est déjà plus en rapport avec les usages actuels. Il existe une évolution, le Cat5e, qui est finalement le plus courant aujourd’hui et qui est compatible avec les 1.000 Mpbs, ou le Gigabit Ethernet.
Le Cat6 permet d’aller encore plus loin et de monter à 10 Gbps (10.000 Mbps). Les appareils dans ce domaines sont encore rares, on les trouve plutôt dans les salles serveurs que dans les appareils audio/vidéo ou multimédia. Mais ça va arriver à un moment, donc autant se tenir prêt.
Le Cat7 encore peu développé pourra monter à 40 et 100 Gbps selon les dernières normes ratifiées dans un réseau informatique ! Même si on peut prévoir en l’utilisant dès maintenant, son utilisation pour les équipements actuels, et même pour plusieurs années devant nous, n’est pas justifié.
En ce qui concerne le réseau informatique, un câble Cat5e ou un câble Cat6 sera donc parfaitement adapté.
Quel câble réseau pour les extenders HDMI ?
Dans le monde de l’intégration audiovisuelle, le câble réseau ne sert pas qu’au réseau. Il peut être détourné de sa fonction première pour transporter toutes sortes de signaux audio, vidéo et de contrôle, dont le flux HDMI. Celui-ci est complexe, complété d’autres informations et nécessitant une bande passante élevée de par la quantité d’informations dans un flux audio/vidéo HD.
On se dirige de plus en plus vers le standard HDBaseT qui permet de faire passer le signal HDMI sur un seul câble réseau. Sur ce même câble, et en parallèle du HDMI, on peut aussi faire transiter Internet, l’infrarouge, du RS232 et même l’alimentation. Autant dire que si tout passe bien sur un câble HDMI classique et ses 19 connexions, c’est beaucoup moins évident sur un câble réseau avec 8 fils.
Les fabricants de transmetteurs HDMI sur câble réseau comme Gefen préconisent l’utilisation d’un câble Cat6 STP. Cependant, un câble Cat5 UTP doit permettre d’obtenir le même résultat !
Ce n’est pas le cas avec les extenders non HDBaseT et il faudra bien se documenter auprès du constructeur pour connaître le câble qu’il préconise. Certains imposent le câble Cat6 blindé, tandis que chez d’autres il faudra absolument utiliser un câble réseau non blindé ! Il n’y a ici pas de règle.
En tous les cas dans ce domaine, malgré les exigences du format HDMI, on s’aperçoit finalement qu’il n’est nul besoin d’utiliser les câbles réseau les plus performants ou les plus blindés. Il faut simplement choisir le câble que le fabricant conseille.
Contraintes techniques à l’installation
Après tout ce que nous venons de voir, il y a encore quelques informations à connaître pour l’installation des câbles réseau. Ce n’est que du bon sens, et plus ces règles seront respectées, moins les câbles réseau seront chers : on pourra alors se contenter de câbles non blindés de catégorie 5e.
- Faire passer les câbles réseau à au moins 20 cm des câbles de courant
- Faire croiser les câbles réseau avec les câbles de courant à 90°
- Éloigner les câbles réseau le plus possible des éclairages fluorescent
- Le câble ne doit pas être dénudé de plus de 3 cm
- Les paires ne doivent pas être dé-torsadées de plus de 1 cm au niveau des connecteurs
- Ne pas appliquer un rayon de courbure de moins de 5 cm
- Ne pas créer de liaison de plus de 100 mètres (90 mètres dans les cloisons pour laisser 5 mètres de chaque côté hors cloison)
- Ne pas utiliser des cordons patch (câbles monobrin) de plus de 6 mètres
- Si le câble est utilisé dans les faux plafond libres, il doit être certifié « plenum » ou « LSZH », pour ne pas dégager de fumées toxiques si il venait à prendre feu (utilisations industrie & tertiaire)
Nos conseils
Nous vous conseillons un câble qui répond à la plupart des contraintes et pour quasiment tous les usages, c’est le Belden 1633, un câble catégorie 5e FTP. Il possède donc un blindage unique, entre la gaîne et les quatre paires. Son diamètre extérieur de 6 mm est assez fin pour faciliter son passage dans les gaînes. Le « skew » (retard à l’arrivée entre les paires) n’est que de 15 nanosecondes au maximum, alors qu’il est situé entre 25 et 45 ns en moyenne et en général pour un câble Cat5e. C’est un avantage supplémentaire lorsque il est utilisé pour faire passer un signal audio/vidéo complexe comme le HDMI.
Pour les autres applications, trois références complémentaires sont disponibles sur le site EAVS :
Toutes vos questions sont les bienvenues dans les commentaires !
Bonjour,
Je recherche un câble 5e que je souhaite utiliser sur touret pour brancher ponctuellement des caméras IP dans un environnement où il peut faire froid (neige) et où l’on risque de marcher dessus.
Savez-vous me conseiller dans un budget raisonnable.
Merci
Bonjour Tauvron,
Le froid et la neige sont évidement l’ennemi du câble!
Le froid d’abord parce qu’il influence la rigidité du câble dont l’enveloppe en PVC (généralement même si ce n’est pas toujours le cas) est très sensible aux variations climatiques : le PVC s’assouplira en cas de chaleur, il peut même avoir un aspect Marshmallow en cas de très grosses chaleurs et se rigidifiera en cas de froid, quitte devenir dur comme de bois en cas de grands froids!
La neige, quant à elle, créée un environnement d’humidité permanente qui fait souffrir, si ce n’est le câble, les connections qui y sont associées.
Il est donc conseillé d’utiliser un câble dont l’enveloppe est suffisamment épaisse, afin que les conditions climatiques ne prennent pas l’ascendant sur la flexibilité du produit ni sur ces capacités techniques.
Vous trouverez chez BELDEN des produits pouvant tout à fait répondre à ces exigences climatiques et techniques.
http://www.eavs-groupe.fr/cables-pro/informatique/achat-materiel-audiovisuel/belden.html
Attention également aux connecteurs utilisés.Là encore, préférez une connectique NEUTRIK plutôt qu’un simple connecteur RJ45.
Si quelqu’un lit ceci en 2021 sachez qu’il y a une inversion à la fin du premier paragraphe:
« Notez également que l’on ne peut réaliser des câbles sur mesure qu’avec du monobrin ! Le multibrins doit être utilisé avec des prises (murales, à clipser) et autres platines (brassage rack). »
C’est strictement l’inverse: les connecteurs mâle pour réaliser un câble sont conçus pour du multibrin et les prises murales sont des prises femelles destinée du câble monobrin.
Cdlt