Microsoft a obtenu un brevet sur un nouveau système de DRM (Digital Rights Management : gestion des droits numériques) , qui permettrait aux ayants droit de limiter le nombre de spectateurs ayant le droit de regarder un programme loué sur les services de vidéo à la demande. Pour y parvenir, Microsoft propose d’utiliser la caméra du Kinect pour espionner les spectateurs chez eux.
« Combien êtes-vous dans le canapé pour regarder ce film en VOD ? »… « Heu, deux »… « Non, vous êtes quatre, dont deux tarifs réduits, cela vous fera 32€ »… « D’accord Kinect, désolé »…
Où s’arrêteront les DRM ? C’est la question que l’on est en droit de se poser en prenant connaissance, via Numerama, d’un brevet déposé le 26 avril 2011 par Microsoft et concernant un procédé permettant de réguler la présentation d’un contenu sur la base du nombre d’utilisateurs, ou plutôt de spectateurs puisque le DRM en question concernerait le visionnage de vidéos en cercle privé.
Il s’agit donc, en utilisant un capteur comme Kinect, de compter le nombre de téléspectateurs présents dans le salon au moment de la diffusion d’un film ou d’une série loués en VOD, par exemple. « Les utilisateurs qui consomment le contenu sur un écran d’appareil sont surveillés de sorte que si le nombre de vues-utilisateurs prévu par la licence est dépassé, une mesure corrective puissent être prise » indique le brevet.
Il deviendrait donc impossible de regarder en famille un programme que l’on a loué pour un visionnage solo, et dans les cas les plus absurdes de pouvoir continuer à profiter d’un contenu pour lequel on a payé si l’on est rejoint en plein milieu du visionnage par un proche. L’idée peut paraître folle, mais elle intéresse – on s’en serait douté – les ayants-droit qui s’imaginent déjà pouvoir adapter le prix des contenus numériques qu’ils proposent sur la base du nombre de spectateurs, pour imiter une tarification de type « cinéma » où chaque spectateur doit être muni d’un billet. Ce qu’ils ne peuvent pas faire actuellement faute de solutions techniques…
Rien ne dit bien sûr que ce brevet donnera lieu un jour à une exploitation commerciale du procédé. Mais l’on peut légitimement se demander jusqu’où la folie du contrôle et des DRM mènera les ayants-droit ?
source : PCWorld