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La vid\u00e9oprotection\u00a0a de l’avenir en France, avec d\u00e9j\u00e0 plus de 700.000 cam\u00e9ras<\/strong> d\u00e9clar\u00e9es, dont plus de 40.000<\/strong> r\u00e9ellement install\u00e9es sur la voie publique et 60.000<\/strong> \u00e0 br\u00e8ve \u00e9ch\u00e9ance. Au d\u00e9but, cela n’\u00e9tait pas une \u00e9vidence ; Les plans de vid\u00e9osurveillance de villes pionni\u00e8res comme Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) dans les ann\u00e9es 1980 ont \u00e9t\u00e9 mal accueillis \u00e0 gauche, la cam\u00e9ra de rue signifiant \u00ab\u00a0Big Brother\u00a0\u00bb \u00e0 l’\u00e9poque.<\/p>\n Mais avec la d\u00e9linquance en hausse, les cambriolages et agressions en cha\u00eene, les \u00e9lus de tous bords ont h\u00e2t\u00e9 les projets d’installations vid\u00e9os dans leurs communes. Certains voient ces cam\u00e9ras comme un instrument providentiel ;\u00a0Christian Estrosi, le d\u00e9put\u00e9 maire UMP de Nice, s’enthousiasme: \u00abLes 800 cam\u00e9ras ni\u00e7oises permettent 25\u00a0% des interpellations de la police municipale, soit 600 arrestations par an, sans parler de l’aide fournie \u00e0 la police nationale. Quant aux 600 r\u00e9quisitions d’images par la PJ chaque ann\u00e9e, elles sont probantes dans 40\u00a0% des cas!\u00bb.<\/p>\n Manuel Valls\u00a0a, lui aussi, l’exp\u00e9rience de la chose, pour avoir, en tant que maire d’\u00c9vry, d\u00e9velopp\u00e9 son propre r\u00e9seau de vid\u00e9oprotection. Son avis? \u00abCe n’est pas la panac\u00e9e, mais cet outil a d\u00e9j\u00e0 permis d’obtenir des r\u00e9sultats\u00bb, d\u00e9clarait-il un an avant d’\u00eatre promu Place Beauvau. Il venait d’inaugurer le \u00abcentre de supervision urbaine\u00bb de sa ville pour g\u00e9rer \u00ab65\u00a0cam\u00e9ras\u00bb. Aujourd’hui, il soutient les projets des autres, abondant un fonds de pr\u00e9vention de la d\u00e9linquance dont il veut, notamment pour Paris, qu’il permette un d\u00e9veloppement de la vid\u00e9oprotection \u00e0 \u00abde nouveaux secteurs de l’agglom\u00e9ration\u00bb. En clair: ne pas oublier la banlieue.<\/p>\n Critique hier, la gauche s’est peu \u00e0 peu d\u00e9complex\u00e9e. Le PS d\u00e9tient, il est vrai, deux villes mod\u00e8les en mati\u00e8re vid\u00e9oprotection et non des moindres: Lyon et Paris d\u00e9sormais. La Capitale des Gaules de G\u00e9rard Collomb est cit\u00e9e en exemple pour avoir trouv\u00e9 l’\u00e9quilibre entre s\u00e9curit\u00e9 et libert\u00e9. Elle dispose d’une charte et d’un coll\u00e8ge d’\u00e9thique, pour garantir \u00e0 chaque citoyen l’acc\u00e8s aux s\u00e9quences film\u00e9es.<\/p>\n Paris, pour sa part, esp\u00e8re dresser une cartographie de ses propres zones \u00e0 risques, gr\u00e2ce \u00e0 ses \u00ab1\u00a0000 cam\u00e9ras\u00bb. La capitale va notamment multiplier les vid\u00e9opatrouilles, une fa\u00e7on de ratisser le terrain \u00e0 l’avance, par l’image, pour ne pas d\u00e9ployer les effectifs \u00e0 l’aveugle. L’ancien pr\u00e9fet de police de Paris, Michel Gaudin, avait beaucoup \u0153uvr\u00e9 sur ce dossier.<\/p>\n 2013 sera donc le point d’orgue. Paris, qui boucle son projet. Toulouse, qui, marqu\u00e9e par l’affaire Merah, se convertit \u00e0 la vid\u00e9oprotection. Sans oublier la ville socialiste de Grenoble, cit\u00e9 symbole depuis le discours en 2010 de Nicolas Sarkozy sur son combat contre la r\u00e9cidive.<\/p>\n Il n’y a plus gu\u00e8re que Lille, dans les grandes villes de gauche, qui r\u00e9siste encore \u00e0 la d\u00e9ferlante des cam\u00e9ras de rue. L’an dernier, en plein accord avec Martine Aubry, l’adjoint au maire de la ville, charg\u00e9 de la s\u00e9curit\u00e9 et de la pr\u00e9vention de la d\u00e9linquance, Roger Vicot, avait d\u00e9clar\u00e9: \u00abNous sommes tr\u00e8s clairement hostiles \u00e0 la vid\u00e9osurveillance dans l’espace public, tant d’un point de vue technique que philosophique.\u00bb Un discours qui avait surpris jusque dans son propre camp.<\/p>\n Dans un rapport de 2009, l’Inspection g\u00e9n\u00e9rale de l’administration (IGA), avait conclu qu’en mati\u00e8re d’agression, l\u00e0 o\u00f9, depuis 2000, ces actes avaient \u00abgrimp\u00e9 de plus de 40\u00a0%, ils ont augment\u00e9 deux fois moins vite\u00bb dans les villes vid\u00e9oprot\u00e9g\u00e9es.<\/p>\nLyon et Paris, villes mod\u00e8les<\/span><\/h3>\n